La Revue : Ralentissement ou Récession ?

Selon les définitions, on parle de récession, lorsque le taux de croissance du PIB (Produit Intérieur Brut) diminue durant deux à trois trimestres consécutifs. Si l’on enregistre une baisse de croissance durant un trimestre suivie d’une reprise, on ne parle pas de récession mais plutôt de ralentissement de l’économie.

Durant l’été, contrairement aux prévisions, la conjoncture internationale s’est ralentie. L’arrêt de la croissance du commerce international et de la production industrielle en sont des signes évidents. En Europe, la France et l’Allemagne connaissent une stagnation de leur activité alors que la Belgique réalise une petite prouesse avec une croissance de 2,8 %. La croissance américaine s’avère quant à elle plus faible que prévu.

Alors, aujourd’hui, doit-on s’attendre à une récession ou plutôt à un ralentissement de l’économie ? Sur cette question, les avis sont partagés.

  • Selon les perspectives économiques de la Banque KBC, « des facteurs structurels tels que la crise de la dette globale, la surcapacité du marché résidentiel américain et l’incapacité persistante du marché du travail US à créer suffisamment de nouveaux emplois sont une épée de Damoclès au-dessus de l’économie mondiale ».  Les analystes de cette banque pensent que les autorités américaines ne disposent plus d’une marge de manœuvre suffisante pour assurer de nouvelles mesures de relance. Les marchés financiers incorporent déjà l’imminence d’une récession en diminuant de près de 9% depuis le début du mois d’août (MSCI World en euro). 
  • Cet avis n’est pas partagé par Russ Koesterich, Global Chief Investment Strategist chez iShares. Selon cet analyste, la série de mauvais chiffres économiques que nous avons vu défiler cet été ne doit pas faire perdre de vue que les indicateurs de consommation continuent de croître même s’ils croissent à des niveaux plus faibles. Les ventes de détail américaines (hors voitures et nourriture) ont accusé une hausse de 0,6% en juillet. Si, en Europe, la situation est plus contrastée, les pays émergents, comme le Brésil, accusent toujours une forte demande en biens de consommation. « Les risques d’une récession imminente sont exagérés », souligne Russ Koesterich.
  • « Les investisseurs anticipent généralement un pire scénario pour l’économie globale. Si les nouvelles économiques épouvantables qui sont attendues se transforment juste en simples mauvaises nouvelles, cela pourrait offrir un répit aux marchés boursiers ».

    Les analystes et les économistes les plus chevronnés n’ont pas de boules de cristal et la situation actuelle incorpore énormément de facteurs économiques, budgétaires et sociaux qui infléchissent les scénarii dans des directions parfois opposées.