La Chronique Audio

Revue 19 septembre 2011

Par Patrick Van Campenhout

Les semaines boursières se suivent et se ressemblent depuis le début du mois d’août. Avec pour l’investisseur sage des pertes qui commencent à faire très mal. Depuis le mois de mai dernier, l’indice Eurostoxx a perdu un petit tiers de sa valeur. C’est en effet en mai que la tendance des marchés européens s’est retournée avec une accélération au milieu de la période des vacances d’été. A la base de cette grosse déprime des opérateurs : toujours la crise de la dette grecque. Et ce n’est pas le piètre résultat de la réunion des ministres des Finances européens ce week-end qui risque d’arranger les choses : on en est toujours au stade des intentions, avec, du point de vue des marchés, une situation qui ne fait finalement qu’empirer. C’est que la cure d’austérité nécessaire à la santé financière de la Grèce est comparable à un médicament qui tue lentement le patient à la place de le guérir. En fait, l’Europe ne sait plus où donner de la tête, elle ne sait pas s’il est préférable d’aider les pays en difficulté ou s’il vaut mieux continuer à sponsoriser les banques qui, indirectement, assisteront les pays en difficulté. Dans tous les cas, les banques sont perdantes. Si elles se font aider par les Etats riches, elles perdent leur autonomie, si elles aident des Etats qui vivotent financièrement, elles perdent de l’argent sur les obligations d’Etat en portefeuille. On l’a vu, les opérateurs jouent les banques comme au poker : la semaine dernière, elles ont rebondi, mais cette semaine, elles pourraient tout aussi bien replonger, sans aucun élément fondamental pour les soutenir. Le rebond de la semaine passée était dû notamment à un programme d’aide à la liquidité en dollar organisé par les grandes banques centrales. Mais on est ici pratiquement dans le domaine des soins palliatifs… A chaque remontée des cours des banques et des indices qui sont liés, on assiste aussi à une reprise des valeurs cycliques. Les investisseurs espèrent que l’on ne replongera pas dans la récession. Mais comme c’est parti maintenant, il est difficile d’être optimiste. Que faire en termes de gestion de portefeuille ? En théorie, investir là où il y a de la croissance, soit dans les économies émergentes. Mais la semaine passée, ces marchés ont été secoués, à la baisse puis à la hausse, en suivant les indications données par les places européennes et américaines. On peut donc rêver de profiter de la croissance exotique mais c’est oublier que l’économie est mondialisée : si l’Europe et les Etats-Unis ralentissent, leurs fournisseurs paieront la note.